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SÉANCE COMMÉMORATIVE
DE
SRI AUROBINDO

A la Sorbonne (Paris)
Le 5 Décembre 1955
M. FILLIOZAT : Nous remercions vivement M. le Gouverneur Baron et nous allons prier M. le Professeur Schneider de l'Université de Columbia, Directeur de la Division de Philosophie et des Sciences Humaines de l'UNESCO, de prendre la parole.

7 - Allocution de M. le Professeur H. W. Schneider

Il y a cette semaine un an juste que j'avais la grande joie de visiter l'Ashram à Pondichéry, et c'est pour moi un plaisir d'avoir cette opportunité de vous raconter un peu la profonde impression que m'a faite la vie dans l'Ashram.
Je n'avais pas étudié les idées et les méthodes de l'Ashram à Pondichéry en matière d'éducation, mais il m'a suffi de passer quelques heures à l'Ashram, dans la famille de La Mère, qui maintenant approche d'un millier de personnes, pour sentir qu'il était mené là-bas une expérience authentique dont les résultats méritent d'être étroitement observés par les éducateurs de tous les pays.
Je ne fais pas allusion aux traits qui font de cette communauté un spectacle étonnant aux Indes ; la parfaite égalité des sexes, la discipline du corps en vue d'en faire un instrument efficace au service de l'esprit, la communion rituelle du silence et la dévotion de tous à un Maître vénéré.
Ce sont certainement des témoignages qui parlent éloquemment d'une présence spirituelle marquée, mais je songe à quelque chose de merveilleusement simple et qui est cependant difficile et d'un caractère nettement expérimental : ce groupe important de parents, qui a entrepris de mettre sur pied un système d'éducation répondant aux besoins et aux facultés de leurs enfants, changeant au fur et à mesure qu'ils grandissent. Il n'existait ni dessein préalable, ni théorie des méthodes à suivre, ni système pédagogique. L'école se construisit autour des élèves, essayant de répondre au développement graduel de leur personnalité. Ce fut une application étonnante et hardie du précepte de Sri Aurobindo selon lequel le véritable développement va de l'intérieur vers l'extérieur. Tandis que les enfants avançaient en âge, on ajoutait une classe après l'autre à l'école qui, au début, n'était guère plus qu'un jardin d'enfants jusqu'au moment où une université put être créée.
Ce Centre International d'Éducation, puisque tel est son nom, vient couronner à propos trois décades d'expérience. Il ne revêt aucune des appences externes d'une université; il n'y a pas de facultés, pas de diplômes, pas d'examens fixes ni de programmes rigides. Personne ne sait vraiment encore si le premier groupe d'étudiants obtiendra réellement un diplôme dans le sens conventionnel du terme. Néanmoins le Gouvernement de l'Inde observe le Centre d'Éducation avec sympathie et l'encourage officiellement. Les professeurs mettent au point des programmes d'études nouveaux et stimulants ; ils s'inspirent d'une grande liberté mais aussi d'une cohérence profonde.

Je ne sais jusqu'à quel point tout ceci paraîtra en fin de compte valable à des éducateurs professionnels; quant à moi je fus immédiatement convaincu de l'utilité de cette expérience, et je fus heureux de voir l'enthousiasme véritable qu'elle faisait naître. J'eus l'impression que quels que puissent être les résultats formels selon des standards conventionnels, l'école de l'Ashram avait déjà réussi à démontrer la vérité des paroles de La Mère que je m'en vais citer.

Elle écrit :
"Il faut trouver dans les profondeurs de son être ce qui porte en soi un sens d'universalité, d'expansion sans limite, de durée sans interruption. Alors on se décentralise, on se répand, on s'élargit, on commence à vivre en toute chose et en tous les êtres. Les barrières qui séparent les individus les uns des autres tombent ; on pense dans leurs pensées, on vibre dans leurs sensations, on sent dans leurs sentiments, on vit dans la vie du tout; ce qui paraissait inerte soudain s'anime ; les pierres vibrent ; les plantes sentent, veulent et souffrent, les animaux parlent un langage plus ou moins muet, mais clair et expressif, et tout s'anime d'une conscience merveilleuse qui n'a plus de temps ni de limite."

Il y a là une vérité littérale dans ce passage mystique, empreint de poésie, car le jardin de l'Ashram fait partie intégrante de la salle de classe et les pierres elles-mêmes des maisons semblent imprégnées de l'esprit de la communauté. Cette pépinière commune où les esprits et les corps grandissent dans une union constante, montre certainement déjà quelques-uns des fruits de l'éducation intégrale et certainement mérite notre respect et notre sympathie à tous dans la mesure où nous portons en nous ce sens d'universalité du coeur dont parle La Mère, d'expansion sans limite, de durée sans interruption.


Ce texte, réuni avec les autres allocutions en brochure, a été publié en 1969
par Sri Aurobindo Ashram - Pondichéry - Inde


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