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La Fin
La rencontre de l'homme et de Dieu suppose toujours une pénétration,
une entrée du divin dans l'humain et une immersion de l'homme
dans la Divinité.
Mais cette immersion n'est pas une espèce d'annihilation. L'extinction
n'est pas l'aboutissement de toute cette recherche et cette passion,
cette souffrance et cette extase. Le jeu n'aurait jamais commencé
si telle devait en être la fin.
La joie est le secret. Apprends la joie pure et tu apprendras Dieu.
Quel fut donc le commencement de toute l'histoire ? Une existence qui
s'est multipliée pour la seule joie d'être et qui s'est
plongée en d'innombrables milliards de formes afin de pouvoir
se retrouver elle-même innombrablement.
Et quel en est le milieu ? Une division qui tend vers une unité
multiple, une ignorance qui peine vers le torrent d'une lumière
variée, une douleur en travail pour arriver au contact d'une
extase inimaginable. Car toutes ces choses sont des formes obscures
et des vibrations perverties.
Et quelle sera la fin de toute l'histoire ? Si le miel pouvait se goûter
lui-même et goûter toutes ses gouttes à la fois,
et si toutes ses gouttes pouvaient se goûter l'une l'autre, et
chacune goûter le rayon tout entier comme elle-même, telle
serait la fin pour Dieu, pour l'âme de l'homme et l'univers.
L'Amour est la tonique, la Joie est la mélodie, le Pouvoir est
l'accord, la Connaissance est l'exécutant, le Tout infini est
à la fois le compositeur et l'auditoire. Nous connaissons seulement
les discordances préliminaires, qui sont aussi terribles que
l'harmonie sera grande; mais nous arriverons sûrement à
la fugue des divines béatitudes.
Sri Aurobindo
(1914 ou avant ?)
Traduction de La Mère.
dans le fascicule "Aperçus et Pensées" -
1956 - (page 8)
publié par Sri
Aurobindo Ashram - Pondichéry
diffusion par SABDA
aussi dans les pages préliminaires au recueil de Sri Aurobindo
: "Pensées et Aphorismes - tome 1" (aphorismes commentés
par la Mère)
chez Buchet-Chastel, Paris (1975) - (pages 9-10)
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