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La Mère

Entretiens 1950-51

21 décembre 1950


"Ô Conscience immobile et sereine, Tu veilles aux confins du monde comme un sphinx d'éternité. Et pourtant, à certains Tu livres Ton secret : ceux-là peuvent devenir Ton vouloir souverain qui choisit sans préférer, exécute sans désirer."
(La Mère, Prières et Méditations, 10 novembre 1914)

Cette Conscience immobile, c'est The Mother of Dreams [La Mère des Rêves, poème de Sri Aurobindo], le sphinx d'éternité qui veille aux confins du monde comme une énigme à résoudre. Cette énigme, c'est le problème de notre vie, la raison d'être de l'univers. Le problème de notre vie est de réaliser le Divin, ou plutôt de reprendre conscience du Divin qui est l'Univers, l'origine, la cause et la fin de la vie.
Ceux qui trouvent le secret du sphinx d'éternité deviennent le Pouvoir agissant et créateur.
Choisir sans préférer et exécuter sans désirer, est la grande difficulté à la base du développement de la véritable conscience et du contrôle de soi. Choisir, dans ce sens, veut dire voir ce qui est vrai et lui donner existence; et choisir ainsi, sans aucune inclination personnelle pour une chose, une personne, une action, une circonstance, est bien ce qu'il y a de plus difficile pour l'être humain ordinaire. Pourtant, il faut arriver à agir sans avoir aucune préférence, en dehors de toute attraction et de toute affinité, en se basant uniquement sur la Vérité qui vous guide. Et après avoir choisi selon la Vérité l'action à faire, il faut l'exécuter sans aucun désir.
Si vous vous observez attentivement, vous verrez qu'avant d'agir il faut avoir un élan intérieur, quelque chose qui vous pousse. Dans l'homme ordinaire, cet élan est généralement le désir. Ce désir doit être remplacé par une vision claire, précise et constante de la Vérité.
Quelques-uns appellent cela la Voix de Dieu, ou la Volonté de Dieu. Le véritable sens de ces termes a été faussé, c'est pour cela que je préfère dire "la Vérité", quoique ce ne soit qu'un aspect très limité de Cela que nous ne pouvons nommer, mais qui est la Source et le But de toute existence. Je n'emploie pas volontiers le mot Dieu, parce que les religions en ont fait le nom d'un être tout-puissant autre que sa création, en dehors d'elle. Ce qui est inexact.
Pourtant, sur le plan physique, la différence est évidente. Car nous sommes encore tout ce que nous ne voulons plus être, et Lui, Il est tout ce que nous voulons devenir.

Comment savoir quelle est la Volonté divine ?

On ne le sait pas, on le sent. Et pour le sentir il faut vouloir avec une telle intensité, une telle sincérité, que toute entrave disparaît. Tant que vous avez en vous une préférence, un désir, une attraction, une affinité, toutes ces choses vous voilent la Vérité. Donc, le premier travail est d'essayer de maîtriser, diriger, corriger tous les mouvements de votre conscience et éliminer ceux qui ne peuvent être changés, jusqu'à ce qu'ils deviennent l'expression parfaite et permanente de la Vérité.
Et vouloir même n'est pas assez, car très souvent on oublie de vouloir.
Il faut une aspiration qui brûle dans l'être, comme un feu constant, et chaque fois que vous avez un désir, une préférence, une attraction, il faut le jeter dans le feu. Si vous faites cela d'une façon persistante, vous verrez qu'une petite lueur de conscience vraie commence à naître dans votre conscience ordinaire. D'abord elle sera indistincte, très loin derrière tout le bruit des désirs, des préférences, des attractions et des affinités. Mais il faut passer derrière tout cela et trouver cette conscience vraie, si calme, si tranquille, presque silencieuse.
Ceux qui sont en contact avec la véritable conscience voient toutes les possibilités à la fois, et sont capables de choisir même la plus défavorable si c'est nécessaire. Mais pour en arriver là, il faut parcourir un long chemin.

Faut-il neutraliser les préférences ou les oublier ?

Il ne faut pas en avoir !
Quand le mental devient silencieux, quand il cesse de juger, de se mettre en avant avec son prétendu savoir, on commence à pouvoir résoudre le problème de la vie. Il faut s'abstenir de juger, car le mental est seulement un instrument d'action, pas un instrument de connaissance vraie - la connaissance vraie vient d'ailleurs.
Si l'on s'abstenait de juger, on arriverait à une connaissance de plus en plus précise de la Vérité, et les neuf dixièmes de la misère du monde disparaîtraient.
Le grand désordre du monde serait en majeure partie neutralisé si le mental pouvait admettre qu'il ne sait pas,

Puis il est question d'un passage de Aperçus et Pensées : "Quand nous avons passé au-delà des jouissances, nous avons la Béatitude. Le Désir fut une aide, le Désir est l'entrave." (Sri Aurobindo: Aperçus : Le But)
Mère ajoute aussitôt

... selon le stade où l'on se trouve.
Je parle naturellement pour ceux qui veulent sincèrement devenir conscients de leur vérité vraie et l'exprimer dans leur vie... Je pense que c'est le cas de tout le monde ici.
Et je dis aux professeurs qu'ils doivent enseigner de plus en plus selon la Vérité, car si nous avons une école ici, c'est pour qu'elle soit différente des millions d'écoles dans le monde, c'est pour donner aux enfants une chance de distinguer entre la vie ordinaire et la vie divine, la vie de vérité - de voir les choses autrement. Il est inutile de vouloir répéter ici la vie ordinaire.
Les professeurs ont pour mission d'ouvrir les yeux des enfants à quelque chose qu'ils ne trouveront nulle part ailleurs.

La Mère

"Entretiens 1950-1951" (pages 1-4)

publié par Sri Aurobindo Ashram - Pondichéry
diffusé par SABDA
(Une édition française aux Éditions Stock a existé en 1981)

Entretien suivant: 23 décembre 1950


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